27/12/2020
La France reste dépendante à 70% de l'énergie fossile, mais elle détruit ses barrages hydro-électriques
25/12/2020
Les moulins alimentent les sols, aquifères et zones humides lors des saisons pluvieuses
Sur certains bassins versants, les biefs des moulins forment les dernières annexes hydrauliques de la rivière en lit majeur. Ces canaux sont le lieu d'échanges d'eau toute l'année. En saison pluvieuse, l'eau excédentaire s'y diffuse, gorge les sols et aquifères, nourrit des zones humides. Une connaissance et une gestion de ces phénomènes peuvent avoir des rôles très bénéfiques pour le stockage de l'eau d'hiver et pour l'amélioration des habitats du vivant aquatique. Le monde des moulins doit documenter sur site ces phénomènes actuellement ignorés de l'expertise publique, pour demander qu'ils soient étudiés plus systématiquement dans le cadre de la gestion de l'eau en phase d'adaptation au changement climatique.
23/12/2020
Les fragmentations des rivières par assecs baissent la biodiversité aquatique (Gauthier et al 2020)
Une étude menée sur des ruisseaux de têtes de bassin versant dans le Massif central et le Jura montre que les tronçons intermittents ont une moindre biodiversité alpha et bêta. Les assecs à répétition liés au changement climatique risquent de réduire la diversité du vivant sur les cours d'eau par ailleurs peu impactés par des pollutions physico-chimiques. Cette pression doit être anticipée, notamment quand on fait des choix limitant la rétention d'eau superficielle et souterraine dans les bassins versants.
18/12/2020
Protéger reptiles et amphibiens plutôt que casser moulins et étangs
Les citoyens peuvent voter en ligne jusqu'à ce soir pour qualifier un projet de biodiversité porté par des associations. Le projet mis en première place sur le site du ministère consiste à créer des films de propagande sur la destruction des ouvrages de rivières. Nous préférons pour notre part un autre projet, bien plus constructif pour le vivant, qui consiste à améliorer connaissance et protection des reptiles et amphibiens. Ceux-ci sont d'ailleurs mis en péril quand on assèche des retenues, étangs, plans d'eau, canaux et biefs. A vous de voter!
17/12/2020
Avec 1,2 million de barrières, les rivières européennes sont des écosystèmes massivement transformés par la société humaine (Belletti et al 2020)
Une recherche venant d'être publiée dans la revue Nature montre que les rivières de 36 pays européens sont fragmentées par au moins 1,2 million de barrières à l'écoulement, soit en moyenne 0,74 obstacle par kilomètre (ou un obstacle tous les 1350 mètres). Les auteurs en tirent la conclusion que l'on devrait supprimer le maximum de ces ouvrages, notamment les plus modestes ayant perdu leur fonction d'origine comme les moulins. On ne peut qu'exprimer notre désaccord total avec cette orientation, mal informée de nombreux autres travaux de recherche sur l'appropriation de ces ouvrages par les riverains et sur l'émergence de nouveaux écosystèmes anthropiques, outre les besoins massifs de transition énergétique bas-carbone en Europe. Mais surtout, cette recherche doit mener le législateur et le gestionnaire à sa conclusion la plus évidente: les rivières européennes sont des socio-écosystèmes co-construits par les humains au fil des siècles. Cette nouvelle nature est notre réalité, et l'action publique ne doit plus être guidée par l'idée naïve d'une sorte de retour en arrière. Ce qui ne signifie pas tout conserver en l'état, bien sûr, mais simplement ajuster les choix publics aux évolutions du vivant, aux attentes des riverains et aux besoins reconnus comme d'intérêt par la société.
16/12/2020
Les moulins à eau et leurs artisans, pionniers de la révolution industrielle anglaise
Trois économistes (Karine van der Beek, Joel Mokyr et Assaf Sarid) revisitent l'histoire de la révolution industrielle en Angleterre. Ils observent que les moulins à eau, véritables usines des sociétés pré-industrielles, avaient vu l'émergence progressive d'une classe d'artisans qualifiés, polyvalents, qui ont formé le capital humain indispensable au développement du machinisme moderne.
08/12/2020
Un effacement vieux de plus 50 ans peut mettre en péril un quartier de Dijon ?? …
Une enquête publique est en cours sur un projet d’aménagement en bord de l’ouche à Dijon.
Aménagement du quartier du Pont des Tanneries (BRUGES II) à
Dijon, projet porté par LINKCITY NORD EST
La lecture des milliers de pages de dossier n’apporte pas la réponse à une question principale de sécurité publique, pourquoi cette zone est-elle inondable ?
(volet C annexe 11)
Quand le passé
éclaire l’avenir : le comblement des biefs de Dijon, l’eau chassée de la
ville…
Par décision du 6 févier 1956, le nouveau plan d’urbanisme prévoit la construction d’une zone industrielle et par la même la suppression des biefs dans la traversée de Dijon . Ces deux points étant fortement liés puisque les industries dijonnaises se sont principalement installées le long des cours d’eau afin d’en utiliser la force motrice, cela depuis plus de mille ans .
Source Archive Ville de Dijon
US352
Pour cela des travaux sont réalisés en amont de Dijon, tout particulièrement à l’emplacement des anciennes usines Youpala près de la Chartreuse. Un bras sera maintenu car servant de collecteur, ce bras traversait alors la zone d’étude du projet, il est alors décider de le court-circuiter et de le faire se jeter en amont de cette dernière. Il est appelé « anciens canaux de Guise » dans l’étude et doit servir de collecteur d’eau pluviale pour le projet.
Pour compléter voici un extrait d’un plan de Dijon ( 1574 Edoardus Bredin), les deux bras torrentueux y sont facilement identifiable.
- En haut à gauche : Chartreuse de Champmol (CHS la
Charteuse) - Au milieu de l’Ile : Hospice de Dijon (cité de la gastronomie)
L’emprise de la ligne de la ligne SNCF est un obstacle à l’écoulement des crues, un des deux bras de l’Ouche a été condamné, il ne reste donc à la rivière qu’un seul pont pour laisser passer ses caprices.
source : internet Dijon Souterrain
En complément une photo du bief vide juste avant son remblaiement. On constate que sa largeur n’était pas négligeable :
Source : Archine municipal de Dijon 16 Fi
Source C Jacquemin
Source C Jacquemin
Suite à ce complément d’information qui nous semblait indispensable de présenter en préambule voici notre avis concernant cette enquête publique.
Nos associations
demandent à ce que soit réexaminé la partie du dossier concernant particulièrement :
eaux superficielles et risques associés
Pour cela il semble nécessaire d’étudier davantage les points suivants.
Compléter l’étude de EACM avec les
pièces ci dessous :
-Une étude hydraulique en amont et en aval de l’emprise SNCF
- Impact suite au comblement du bief sur les inondations tant en amont qu’en aval de l’emprise SNCF
- Etudier l’intérêt que pourrait avoir le rétablissement du bras de l’Ouche dans la zone étude (emplacement chemin du bief) et de la zone inondable en aval du pont, ce bras pourrait alors rejoindre la rivière Ouche en aval du pont SNCF via un réaménagement de la zone de parking entre la voie ferrée et le boulevard du castel ilot E du dossier ou plus loin si nécessaire en fonction de l’étude réalisée. L’avantage premier serait de redonner à la rivière Ouche la possibilité d’emprunter les deux ponts qui lui étaient à l’origine destiné. Il serait donc alimenté par les canaux de Guise.
- l’intérêt écologique que pourrait créer un bras qui serait alors un véritable corridor écologique fonctionnel afin de mieux répondre aux programmes du SDAGE et de manière générale au retour de l’eau dans les villes dans le cadre de l’adaptation au changement hydroclimatique.
- Etudier la possibilité d’élargir le pont SNCF de la rivière Ouche actuel afin d’augmenter le débit de passage des crues et embâcles.
- une étude d’impact de la crue plus forte crue connue de l'Ouche qui serait celle de 1866 avec un débit de pointe de 195 m3/s au niveau de Plombière-lès-Dijon par des recherches d’archive afin d’en connaitre l’impact avant la surpression du bief..
- Modéliser de la crue de 2013 dans la traversée de Dijon car la station de Crimolois n’a pas été capable de la mesurer, l’échelle limnimétrique ayant été installé à notre connaissance trop courte…
Capture d’écran de la station dépassée par le pic de crue de 2013
- Etudier l’impact d’un éventuel accident sur le barrage du lac Kir et de l’emprise de la ligne SNCF qui fera alors barrage. La situation géographique laissant supposer que cette zone risquerait alors d’être la zone la plus impactée sur Dijon et d’y déplorer le plus de victimes.
-Etudier le sol de l’ancien bief sous son comblement afin d’identifier les éventuels polluants.
Améliorer l’étude d’une manière générale
- D’analyser l’impact du retrait des terres le long de la rivière Ouche ainsi qu’à l’emplacement de l’ilot D, du coût de la mise en décharges contrôlées des sédiments puisque les terres semblent pollués dans cette zone par les métaux lourds
- les pilotis seront un piège à embâcles et la largeur du lit majeur ne sera donc pas conservée en temps de crues.
- la zone sous les pilotis risque de devenir un lieu attroupement avec les risques encourus pour le quartier (trafic illicite, pollution), sachant que grillager l’emplacement n’aurait pour conséquence que d’aggraver l’accumulation d’embâcles en temps de crues.
Source : Mayot et Toussaint, paysagiste dplg, juin 2018)
-D’approfondir la notion d’écoulement des eaux pluviales entre la noue de stockage et le Canal de Guise en cas de crues à 10 ans, 30 ans… sachant que le traitement des eaux pluviales sera très majoritairement à ciel ouvert. La noue de rétention étant à la cote 235.55 à 310 m3, le niveau de l’Ouche se rapprochant de cette altimétrie à Q30
Conclusion
Le projet, contrairement à ce qui est écrit, ne permet pas de supprimer les incidences négatives sur
les hauteurs d’eau au droit de la zone.
Nous émettons un avis négatif à cette enquête et nous restons à votre disposition pour tout complément d’informations sur nos remarques.