Une enquête publique est en cours sur un projet d’aménagement en bord de l’ouche à Dijon.
Aménagement du quartier du Pont des Tanneries (BRUGES II) à
Dijon, projet porté par LINKCITY NORD EST
La lecture des milliers de pages de dossier n’apporte pas la réponse à une question principale de sécurité publique, pourquoi cette zone est-elle inondable ?
(volet C annexe 11)
Quand le passé
éclaire l’avenir : le comblement des biefs de Dijon, l’eau chassée de la
ville…
Par décision du 6 févier 1956, le nouveau plan d’urbanisme prévoit la construction d’une zone industrielle et par la même la suppression des biefs dans la traversée de Dijon . Ces deux points étant fortement liés puisque les industries dijonnaises se sont principalement installées le long des cours d’eau afin d’en utiliser la force motrice, cela depuis plus de mille ans .
Source Archive Ville de Dijon
US352
Pour cela des travaux sont réalisés en amont de Dijon, tout particulièrement à l’emplacement des anciennes usines Youpala près de la Chartreuse. Un bras sera maintenu car servant de collecteur, ce bras traversait alors la zone d’étude du projet, il est alors décider de le court-circuiter et de le faire se jeter en amont de cette dernière. Il est appelé « anciens canaux de Guise » dans l’étude et doit servir de collecteur d’eau pluviale pour le projet.
Pour compléter voici un extrait d’un plan de Dijon ( 1574 Edoardus Bredin), les deux bras torrentueux y sont facilement identifiable.
- En haut à gauche : Chartreuse de Champmol (CHS la
Charteuse) - Au milieu de l’Ile : Hospice de Dijon (cité de la gastronomie)
L’emprise de la ligne de la ligne SNCF est un obstacle à l’écoulement des crues, un des deux bras de l’Ouche a été condamné, il ne reste donc à la rivière qu’un seul pont pour laisser passer ses caprices.
source : internet Dijon Souterrain
En complément une photo du bief vide juste avant son remblaiement. On constate que sa largeur n’était pas négligeable :
Source : Archine municipal de Dijon 16 Fi
Source C Jacquemin
Source C Jacquemin
Suite à ce complément d’information qui nous semblait indispensable de présenter en préambule voici notre avis concernant cette enquête publique.
Nos associations
demandent à ce que soit réexaminé la partie du dossier concernant particulièrement :
eaux superficielles et risques associés
Pour cela il semble nécessaire d’étudier davantage les points suivants.
Compléter l’étude de EACM avec les
pièces ci dessous :
-Une étude hydraulique en amont et en aval de l’emprise SNCF
- Impact suite au comblement du bief sur les inondations tant en amont qu’en aval de l’emprise SNCF
- Etudier l’intérêt que pourrait avoir le rétablissement du bras de l’Ouche dans la zone étude (emplacement chemin du bief) et de la zone inondable en aval du pont, ce bras pourrait alors rejoindre la rivière Ouche en aval du pont SNCF via un réaménagement de la zone de parking entre la voie ferrée et le boulevard du castel ilot E du dossier ou plus loin si nécessaire en fonction de l’étude réalisée. L’avantage premier serait de redonner à la rivière Ouche la possibilité d’emprunter les deux ponts qui lui étaient à l’origine destiné. Il serait donc alimenté par les canaux de Guise.
- l’intérêt écologique que pourrait créer un bras qui serait alors un véritable corridor écologique fonctionnel afin de mieux répondre aux programmes du SDAGE et de manière générale au retour de l’eau dans les villes dans le cadre de l’adaptation au changement hydroclimatique.
- Etudier la possibilité d’élargir le pont SNCF de la rivière Ouche actuel afin d’augmenter le débit de passage des crues et embâcles.
- une étude d’impact de la crue plus forte crue connue de l'Ouche qui serait celle de 1866 avec un débit de pointe de 195 m3/s au niveau de Plombière-lès-Dijon par des recherches d’archive afin d’en connaitre l’impact avant la surpression du bief..
- Modéliser de la crue de 2013 dans la traversée de Dijon car la station de Crimolois n’a pas été capable de la mesurer, l’échelle limnimétrique ayant été installé à notre connaissance trop courte…
Capture d’écran de la station dépassée par le pic de crue de 2013
- Etudier l’impact d’un éventuel accident sur le barrage du lac Kir et de l’emprise de la ligne SNCF qui fera alors barrage. La situation géographique laissant supposer que cette zone risquerait alors d’être la zone la plus impactée sur Dijon et d’y déplorer le plus de victimes.
-Etudier le sol de l’ancien bief sous son comblement afin d’identifier les éventuels polluants.
Améliorer l’étude d’une manière générale
- D’analyser l’impact du retrait des terres le long de la rivière Ouche ainsi qu’à l’emplacement de l’ilot D, du coût de la mise en décharges contrôlées des sédiments puisque les terres semblent pollués dans cette zone par les métaux lourds
- les pilotis seront un piège à embâcles et la largeur du lit majeur ne sera donc pas conservée en temps de crues.
- la zone sous les pilotis risque de devenir un lieu attroupement avec les risques encourus pour le quartier (trafic illicite, pollution), sachant que grillager l’emplacement n’aurait pour conséquence que d’aggraver l’accumulation d’embâcles en temps de crues.
Source : Mayot et Toussaint, paysagiste dplg, juin 2018)
-D’approfondir la notion d’écoulement des eaux pluviales entre la noue de stockage et le Canal de Guise en cas de crues à 10 ans, 30 ans… sachant que le traitement des eaux pluviales sera très majoritairement à ciel ouvert. La noue de rétention étant à la cote 235.55 à 310 m3, le niveau de l’Ouche se rapprochant de cette altimétrie à Q30
Conclusion
Le projet, contrairement à ce qui est écrit, ne permet pas de supprimer les incidences négatives sur
les hauteurs d’eau au droit de la zone.
Nous émettons un avis négatif à cette enquête et nous restons à votre disposition pour tout complément d’informations sur nos remarques.
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