Cinq chercheurs de l’université Delft des Pays-Bas ont étudié les patrimoines sociaux et historiques de l’eau dans le cadre du projet européen WaVE (Water-linked heritage Valorization by developing an Ecosystemic approach). Ils publient une synthèse de leur étude se terminant par un manifeste sur l’avenir du patrimoine lié à l’eau, que nous traduisons. Pour ces universitaires, le patrimoine lié à l’eau possède la capacité de relier environnement, société, économie tout en montrant son utilité pour les enjeux de ce siècle, à commencer par l’adaptation au changement climatique dans chaque ville, chaque territoire. Un appel à diffuser, notamment auprès des gestionnaires publics de l’eau qui, en France, ont bien trop négligé la dimension historique, patrimoniale, humaine de l’eau. Voire détruisent le patrimoine au nom de modes passagères nourries d'une amnésie culturelle et historique.
26/03/2022
Le manifeste WaVE sur l’avenir du patrimoine lié à l’eau
20/03/2022
La scandaleuse destruction en cours des étangs du Châtillonnais
Les gestionnaires publics – Office national des forêts, Parc national des forêts , services de l'Etat (DDT, OFB) – sont en train de détruire un par un tous les étangs, retenues, biefs et plans d'eau du Châtillonnais. Leur cible actuelle est formée par les étangs des Marots, un patrimoine naturel, culturel et paysager remarquable. Les riverains sont vent debout contre l'orientation actuelle vers la destruction de ces sites, qui ont déjà été asséchés et laissés sans remise en eau depuis 5 ans. Une pétition est lancée. Hydrauxois se joint au collectif local des associations et riverains dont la notre pour envisager des actions en justice si ce désastre devait persister.
- la destruction d'un cadre de vie très apprécié, ces étangs étant fréquentés toute l'année par les riverains (quand ils sont en eau!),
- l'altération de la recharge hydrologique des nappes et aquifères, dans une région qui connaît désormais des assecs sévères, aggravés par des travaux lourds de recalibrage des lits dans les années 1960-1980,
- la perte de la biodiversité acquise autour des étangs, cette richesse faunistique et floristique ayant été documentées par des promeneurs passionnés et naturalistes (exemples ci-dessous),
- l'élimination d'un patrimoine historique remarquable, les plus anciens sites datant probablement du XIIIe siècle,
- le torpillage de l'attrait touristique et paysager du Parc des forêts, alors qu'une enquête avait montré que les visiteurs sont attirés à hauteur de 4% par les forêts et 44,9% par le milieu aquatique (rivières, plans d’eau, étangs).
15/03/2022
Non à l'effacement de 800 ans d'histoire dans le parc National des Forêts
Vous n'êtes pas sans savoir que quatre des étangs qui bordent la route d'accès à l'abbaye du Val des Choux ont été asséchés depuis quelques années. Ces étangs, à forte valeur patrimoniale car datant du moyen-âge étant menacés de suppression pure et simple, les associations de défense de la nature du Châtillonnais se mobilisent pour leur sauvegarde.
Si vous n'approuvez pas ces mesures incompréhensibles de la part des services de l'état et si vous souhaitez soutenir notre mouvement nous vous remercions de signer la pétition avec ce lien.
construits il y a 800 ans afin d'alimenter en poissons la cour des Ducs de Bourgogne, les étangs ont été dernièrement asséchés, l'effacement des ouvrages hydrauliques reste une priorité nationale qui passe malheureusement bien avant la vraie problématique de nos cours d'eau, la pollution. Tout cela en contradiction avec la loi Climat et résilience qui a posé l’interdiction de destruction de l’usage actuel ou potentiel des ouvrages au nom de la mise en œuvre de la continuité écologique.
Le développement touristique dans notre parc doit rester une des priorités, il semble pour cela nécessaire de préserver les plans d’eau pas encore détruits. Nous pensons tout particulièrement à ceux qui ont un intérêt collectif comme les étangs des Marots ou le lac du docteur Parisot pour le 21.
Les chiffres de la fréquentation des parc nationaux sont là : 4% des visiteurs viennent pour les forêts, 44,9% pour les lacs, cascade, rivières ….
https://fr.calameo.com/read/
Préservons donc les étangs, biens communs des habitants du Châtillonnais .
Une réunion d'information sera organisée avec la Société Mycologique du Châtillonnais et la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais.
Elle aura lieu à de Châtillon-sur-Seine le mercredi 30 Mars 2022 à 18h salle Luc Schréder
Une visite du site des étangs sera organisée à 16h en amont de cette réunion.
(rendez-vous sur le parking face à l’étang supérieur des Marots et l’aire de pique-nique).
Plaidoyer en faveur des étangs des Marots et de Combe noire
https://drive.google.com/file/d/1IB1Ib-XtIK_jCP30h1qjroL5fGUVRhgM/view?usp=sharing
L'eau comme bien commun, ce ne peut pas être l'eau figée en musée d'histoire naturelle
Alors que la qualité de l'eau et de ses milieux avait été dramatiquement altérée au 20e siècle, des lois environnementales ont proposé un nouveau cadre de développement durable à partir des années 1970. Toutefois, ces mesures de bon sens et qui parvenaient à créer un consensus sur les actions nécessaires sont menacées depuis une quinzaine d'années par les excès d'une écologie dogmatique dénonçant systématiquement l'humain comme problème et voulant revenir à une nature sauvage. Au regard de la contamination d'une partie de l'administration par ces idées erronées et dangereuses, il est important que la prochaine loi sur l'eau recadre la politique publique de notre pays à ce sujet. L'eau est un bien commun car elle a de nombreux usages humains, et ce sera d'autant plus évident dans la reconfiguration actuelle du monde: transition énergétique, adaptation climatique, relocalisation productive, économie circulaire.
06/03/2022
Le patrimoine hydraulique exceptionnel de Clairvaux sera-t-il détruit?
L’Etat va fermer la prison de Clairvaux, construite sur le lieu d’une abbaye cistercienne. Or, de premiers travaux de diagnostics montrent une ignorance complète de la dimension hydraulique fondatrice du site de Clairvaux, voire envisage la destruction pure et simple des ouvrages répartiteurs créant un vaste réseau annexe de biefs et sous-biefs. L’Etat laisse par ailleurs un site lourdement pollué faute de politique d’assainissement des effluents de la prison. Est-ce le comportement d’exemplarité que l’on attend de la puissance publique? Notre association et ses consoeurs montreront la plus grande vigilance sur ce dossier : la maîtrise de l’eau a fait naître Clairvaux et doit présider à sa renaissance.
« Faute d’eau, ou manque d’eau en quantité suffisante, plusieurs abbayes ont dû déplacer leurs bâtiments, à commencer par Cîteaux implantée tout d’abord en un lieu qui deviendra la grange de la Forgeotte.L’exemple le mieux connu est celui de l’abbaye de Clairvaux. Bernard et ses compagnons arrivent en 1115 dans le Val d’Absinthe, vallon parcouru par un ruisseau affluent de l’Aube. Ils construisent sur place un monastère, appelé par la suite Monasterium vetus, qui se révèle dès les années 1130 trop petit pour une communauté en pleine croissance, tant le rayonnement de l’abbé Bernard est alors grand. Les différentes vies du saint montrent le conflit qui naît alors entre une majorité de moines souhaitant se rapprocher de l’Aube et Bernard qui estime l’opération trop coûteuse. La question est traitée sans détour par Arnaud de Bonneval dans la partie de la Vita prima qu’il rédige. Les questions financières mises en avant par l’abbé paraissent à la communauté insuffisantes face aux arguments des compagnons de Bernard, dont celui du cellérier Gérard, frère de Bernard, et selon le Grand Exorde de Cîteaux un véritable technicien.Un des aspects majeurs, et sans doute des plus coûteux du projet, consistait à faire venir une dérivation de l’eau de l’Aube dans l’abbaye. Déjà un bief sur l’Aube alimente alors en énergie un moulin situé à Ville-sous-la-Ferté en amont de Clairvaux. Les sources manquent de précision et les vestiges archéologiques s’avèrent peu lisibles du fait de l’entretien pluriséculaire de la dérivation qui alimentait les différents moulins situés dans l’abbaye. On ne sait si l’énorme débit qui conduit l’eau à Ville-sous-la-Ferté dont une part très importante retourne à l’Aube grâce à des vannes avant même d’actionner la roue du moulin, est dû à un travail des moines désireux de s’assurer une quantité suffisante d’eau en période de sécheresse. L’hypothèse est séduisante mais reste une hypothèse. »